Article | 20 Juil, 2023

Contributions à la nature, la plateforme de l’UICN

L’an dernier, l’UICN a lancé un nouvel outil de visualisation des données qui permet à ses Membres d’enregistrer et de quantifier les contributions potentielles de leurs projets aux objectifs de conservation mondiaux. S’unir pour la nature vous explique les atouts de cette plateforme et comment l’utiliser

Nature platform

Depuis plusieurs décennies, la communauté mondiale de la conservation travaille sans relâche à la réalisation de divers objectifs environnementaux internationaux. Cependant, jusqu’à récemment, il existait peu de moyens de consigner et de comprendre collectivement tous ces travaux : où et quand les projets écologiques sont mis en œuvre, par qui, et dans quelle mesure ils contribuent à la réalisation des objectifs mondiaux comme le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.

L’an dernier, l’UICN a lancé sa plateforme « Contributions à la nature », qui permet aux Membres de l’UICN et à leurs adhérents de consigner de façon simple où ils entreprennent (ou prévoient d’entreprendre) des mesures de conservation et de restauration. La plateforme rassemble des informations sur des projets de toutes tailles, et calcule la contribution potentielle d’actions spécifiques dans des lieux spécifiques à la réalisation de divers objectifs mondiaux pour la biodiversité et le climat.

Depuis son lancement en octobre, près de 10 000 contributions émanant de plus de 130 organisations ont été ajoutées à Contributions à la nature (elles sont représentées par des taches bleu vif en nombre croissant sur la carte du monde de la plateforme). L’UICN souhaite qu’au moins 70 % de ses Membres ajoutent au moins une contribution à la plateforme Contributions à la nature d’ici octobre 2023, dans l’optique d’en faire un outil puissant pour quantifier, comprendre et mettre en valeur l’ensemble des efforts de conservation menés par les Membres de l’Union.

La nature quantitative de cette plateforme en fait un complément de la plateforme Panorama de l’UICN, qui consigne de façon qualitative les réussites en matière de conservation et de solutions fondées sur la nature. La prochaine phase de son développement consistera à étendre le champ d’action de la plateforme Contributions à la nature pour inclure davantage de domaines (p. ex. les milieux aquatiques), en plus des domaines actuels (milieux terrestres et climat).

Comment ça marche ?

Le portail Contributions à la nature (www.iucncontributionsfornature.org) est conçu pour être aussi simple que possible à utiliser : les organisations n’ont que huit informations à renseigner, dont certaines sont facultatives ou peuvent être ajoutées ultérieurement. Les utilisateurs commencent par se connecter et par sélectionner le domaine dans lequel ils travaillent. Les utilisateurs peuvent dessiner une forme directement sur la carte, sélectionner des aires protégées existantes ou des zones clés pour la biodiversité, mettre en ligne des fichiers d’information géographique ou sélectionner un seul point avec un rayon en km2.

La plateforme utilise automatiquement l’indicateur STAR (Species Threat Abatement and Restoration, basé sur les informations de la Liste rouge de l’UICN) pour quantifier le potentiel de réduction du risque d’extinction des espèces grâce à l’atténuation des menaces et à la restauration des habitats dans la zone sélectionnée. L’indicateur produit également une ventilation du risque relatif dû à différentes menaces, dont la déforestation, l’exploitation minière, la modification des habitats ou la chasse.

À partir des données du Baromètre de la restauration (ou Baromètre du Défi de Bonn), une valeur est attribuée au potentiel d’atténuation du changement climatique dans la région grâce à la restauration des habitats. Les utilisateurs peuvent ainsi voir dans quelle mesure leur travail contribue à la conservation ou à la restauration de la biodiversité dans leur région, et à l’atténuation du changement climatique fondée sur la nature.

La plateforme affiche non seulement la contribution potentielle des mesures individuelles de conservation et de restauration, mais aussi des indicateurs pour des pays et des régions entiers. Par exemple, elle montre qu’un projet au Honduras (voir les études de cas) pourrait contribuer à 5 % de la réduction potentielle du risque d’extinction pour l’ensemble du pays ; que le pays pourrait ainsi fournir 2 % de la contribution totale pour l’ensemble des Amériques ; et que les Amériques représentent au total 44 % de la contribution potentielle du monde à la sauvegarde des espèces.

Les utilisateurs sont invités à saisir les mesures de conservation, de restauration ou d’atténuation du changement climatique qu’ils entreprennent, ainsi que la date de ces actions (qui doivent commencer ou se terminer au cours de cette décennie, 2020-30). Parmi les autres données facultatives à saisir figurent le budget (obtenu ou jugé nécessaire), des informations sur les effectifs et l’équilibre hommes-femmes travaillant sur le projet, ainsi qu’une estimation du nombre de personnes qui bénéficieraient du projet (dont la portée géographique peut être bien plus large que son périmètre initial). Les utilisateurs peuvent aussi ajouter des images et d’autres documents contextuels sur leurs projets, et indiquer les autres partenaires qui participent à leur contribution potentielle.

Les informations sont ensuite soumises à la validation du personnel du Bureau régional concerné de l’UICN. Une fois cette étape franchie, la contribution est visible par toute personne consultant la plateforme. Les bureaux nationaux et régionaux de l’UICN peuvent également apporter leur assistance et proposer des formations si nécessaire.

Pourquoi contribuer ?

Les Membres, les Commissions et le Secrétariat de l’UICN peuvent consigner leurs actions, quantifier la contribution de leur travail aux objectifs mondiaux et voir comment leur travail recoupe celui d’autres organisations dans la région. La plateforme permet de mettre en valeur le travail des organisations, et d’explorer les possibilités de collaboration avec d’autres groupes travaillant à proximité.

La quantification des contributions aux objectifs mondiaux peut aussi aider les organisations à communiquer sur leur travail, mais aussi éclairer le fléchage des ressources et la rédaction des appels de fonds. La plateforme peut aussi aider les agences gouvernementales ou les États membres à comprendre ce que les organisations font sur leur territoire, et à cerner les lacunes aux niveaux régional et national.

En résumé, la plateforme aide tous les Membres, quel que soit leur profil, et toute l’Union à comprendre et à faire le suivi de la mise en œuvre des efforts de conservation, à l’approche de cette année charnière qu’est 2030 et au-delà.

Contributions for nature fr

Rendez-vous sur www.iucncontributionsfornature.org pour ajouter les contributions de votre organisation aux objectifs mondiaux.