Article | 16 Juin, 2024

Pratiquer l’agriculture durable de façon plus intelligente

Comment le Ministère de l’Environnement jordanien s’attaque aux problèmes de pénurie d’eau, de durabilité et de conditions de travail

jordan member mad Much of Jordan's agricultural workforce is made up of refugees

 

La pollution et la perte d'habitat sont des problèmes, mais la sensibilisation limitée et l'instabilité régionale détournent les ressources.

Malgré sa petite taille, la Jordanie jouit d’une grande variété de caractéristiques géographiques et d’environnements, notamment des déserts, oueds et canyons, des régions montagneuses, la mer Morte saline et la côte nord de la Mer Rouge. Il s’agit également de l’un des pays subissant le plus de pénurie d’eau dans le monde. Le changement climatique, les coûts élevés de l’énergie et la surpopulation accentuent le problème.

La crise syrienne, ainsi qu’un grand nombre de réfugiés, ont accentué la pression sur les ressources limitées du pays. La dégradation des terres, la pollution et la disparition des habitats posent également des problèmes, mais une sensibilisation limitée et l’instabilité régionale peuvent détourner les ressources requises pour la protection environnementale et entraver la gestion de zones protégées.

La pénurie d’eau affecte particulièrement le secteur agricole de la Jordanie. Selon l’Organisation internationale du travail, près de 70 % des travailleurs agricoles sont des réfugiés syriens. La nature saisonnière et informelle du travail agricole expose les réfugiés à des conditions de vie précaires, tandis que les opportunités limitées de subsistance rendent les foyers dirigés par des femmes particulièrement vulnérables. Le travail dans le secteur agricole se caractérise par des salaires bas, de longues heures, de mauvaises conditions de travail, un manque de sécurité et de santé au travail, et le travail des enfants.

Pour réduire la pénurie d’eau et améliorer la durabilité environnementale, 15 000 éleveurs ont reçu des formations sur différents sujets comme les techniques d’irrigation, le choix de la culture selon le sol et la saison, les systèmes de gestion de l’eau et l’utilisation de l’énergie solaire.

 

Le projet Smart DESERT (Développement intelligent de solutions écoresponsables et de techniques agricoles régionales économiques) vise à améliorer la régularité des revenus des travailleurs grâce à la diversification de la production, l’adoption de meilleures pratiques d’élevage et le soutien à l’emploi. Pour réduire la pénurie d’eau et améliorer la durabilité environnementale, 15 000 éleveurs ont reçu des formations sur différents sujets comme les techniques d’irrigation, le choix de la culture selon le sol et la saison, les systèmes de gestion de l’eau et l’utilisation de l’énergie solaire. Les sites de démonstration ont permis de sensibiliser au niveau local sur ces nouvelles compétences afin d’encourager l’adoption d’approches et de technologies similaires, tout en élargissant la portée du projet dans la région.

Une application mobile sera également développée afin de fournir aux éleveurs un système d’alerte précoce pour les catastrophes naturelles, ce qui leur permettra de protéger leurs cultures des inondations, des sauterelles et d’autres risques environnementaux. Le projet permettra également de soutenir 500 entreprises agricoles à domicile et 200 fermes durant trois ans.

Dans l’ensemble, la Jordanie a pour objectif de créer des moyens de subsistance et de nouvelles opportunités d’emploi, d’augmenter les revenus, d’améliorer les conditions de travail, et d’offrir des opportunités pour le développement d’entreprises à domicile pour les réfugiés syriens et les Jordaniens vulnérables dans le secteur agricole. Par ailleurs, un travail continu vise à améliorer la résilience climatique des points chauds de diversité en Jordanie. Cela implique les efforts de huit organisations Membres de l’UICN, notamment BirdLife, la Société royale pour la conservation de la nature, le Royal Botanic Garden, WADI pour le développement durable de l’écosystème, le Ministère de l’Environnement jordanien, l’Autorité de la zone économique spéciale d’Aqaba, le Fonds hachémite pour le développement du désert de Jordanie et l’Autorité régionale du tourisme de développement de Petra.