Edito

Depuis que les négociations internationales sur le climat ont adopté pour la première fois l’idée de protéger et renforcer les forêts pour stocker le carbone, la façon dont la REDD+ est vue et mise en œuvre a radicalement changé. L’axe de travail initial autour des projets d’atténuation s’est amplifié pour inclure dorénavant les efforts pour soutenir la mise en œuvre de politiques nationales REDD+. L’année 2015 sera ainsi le point d’orgue de cette transformation, car la REDD+ et d’autres mesures basées sur l’affectation des terres devraient figurer en bonne place dans les Contributions prévues déterminées au niveau national actuellement préparées par les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en préparation du prochain cycle de négociations à Paris, en décembre.

Alors que les débats autour de la REDD+ passent de la sphère technique à la sphère politique, et que les regards se tournent vers les engagements et les mesures nationales, le besoin d’accords institutionnels facilitant les mesures REDD+ et d’autres utilisations des terres se fait sentir. Le défi pour de nombreux pays REDD+ est maintenant d’établir un cadre institutionnel efficace, qui réconcilie des politiques sectorielles différentes – parfois même contradictoires – et les transforme en gestion des terres cohérente, durable, à faible émissions de carbone, tout en garantissant l’implication des communautés locales dans la conception et la gestion des accords REDD+ de partage des avantages.

Ce numéro d’arborvitae présente les nouveautés sur les avancées nationales des politiques REDD+ et les préparatifs pour les négociations de Paris. Il met en évidence quelques évolutions prometteuses, mais aussi des obstacles potentiels majeurs, en donnant la parole et en incluant l’opinion de diverses parties prenantes impliquées dans les négociations internationales, les préparatifs nationaux et les consultations et actions locales.