Communiqué de presse | 15 Sep, 2010

Consensus et coopération : clés de la survie d’Alboran

Le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN, promoteur et référence dans la création de synergies entre les institutions et experts du développement durable, considère comme essentiel de renforcer le processus d'échange d'informations entre les secteurs public et privé, le monde de la science et la société civile en Méditerranée afin de préserver les valeurs naturelles et culturelles de notre région.

Cette étude, « Conservation et développement durable de la mer d'Alboran : éléments stratégiques pour sa gestion future », pionnière dans la connaissance scientifique et politique, regroupe toutes les connaissances disponibles sur les deux rives et applique une méthode de travail partagée pour l'étude de la mer d'Alboran, moteur de la biodiversité dans la zone, entre les différents secteurs et pays qui partagent cette mer.

Conscient de l'importance de la conservation et du développement durable pour le maintien du bien-être de l'homme, le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l'UICN a lancé en 2007 « l’Initiative mer d'Alboran » afin de construire les bases et de générer les conditions nécessaires à l'établissement d'une gestion future partagée et durable de cette zone maritime. Des questions aussi importantes que le droit national et international applicable à cette zone, les techniques de pêche non durables menant à l'épuisement des ressources marines, ou le tourisme de masse dans les zones côtières sont des aspects sur lesquels l'Espagne, le Maroc et l'Algérie se sont penchés pendant plus de 3 ans pour établir des mesures garantissant une bonne santé et la bonne gestion des ressources naturelles que cette mer abrite. Cette plate-forme de dialogue et de coopération est désormais structurée en trois grands groupes de travail: 1. Exploitation du sable et Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) ; 2. Interactions entre les activités humaines, les cétacés, les oiseaux et les tortues de mer ; et 3. Aires Marines Protégées et Biodiversité.

L'étude, résultat de l'initiative, examine la situation actuelle de la mer d'Alboran, sa biodiversité et les principales activités humaines qui l'affectent, collectant les expériences et les actions majeures menées des deux côtés de la mer comme des modèles d'utilisation durable des ressources marines et côtières. Le document, en plus de représenter le résultat d'un processus inclusif du travail de personnes issues de tous les secteurs d’activités, est un cadre méthodologique pour la réalisation des objectifs européens et méditerranéens en matière de protection de l'environnement et d'utilisation durable des ressources établis par les normes communautaires ou les accords régionaux et internationaux tels que la Directive-Cadre sur la stratégie marine de l'Union Européenne ou la Convention de Barcelone pour la protection de la Méditerranée, entre autres.

Menée sous la direction de l'UICN et coordonnée par M. Rafael Robles, originaire de Malaga et ancien directeur de l'Institut Espagnol d'Océanographie, l'étude est le fruit d'une collaboration entre des experts, des institutions et des entités espagnoles, marocaines et algériennes, dont l'Université de Malaga, l’Université de Tétouan, l'Institut National de Recherche Halieutique (INRH), la FAO (projet COPEMED) et l'Institut Espagnol d'Océanographie (IEO), et la collaboration avec des organisations telles que Oceana, Alnitak pour sa contribution photographique, M. Maurizio Wurtz pour ses dessins et le Musée d'Histoire Naturelle de Nice pour ses aquarelles de Fossat. Enfin, la production de cet ouvrage n'aurait pas été possible sans le soutien de la Diputación de Málaga.

La mer d'Alboran est une espace maritime très particulier : à la fois entrée et sortie de la mer Méditerranée et point de contact entre l'Afrique et l'Europe. Elle est un passage obligatoire pour de nombreux animaux migrateurs (terrestres et marins) et la voie maritime régulière entre l'Atlantique et la Méditerranée. En plus de sa pertinence au niveau géopolitique, stratégique et scientifique, l'importance de ses écosystèmes et de sa biodiversité fait qu’elle est considérée comme le moteur dynamique de la biodiversité en Méditerranée occidentale.