Communiqué de presse | 01 Oct, 2009

La conservation des forêts est un élément clé de la survie de la planète

A seulement deux mois de la négociation d’un nouvel accord sur le climat à Copenhague, The Forest Dialogue appelle les pays industrialisés à prendre des engagements financiers importants en faveur de la conservation et de l’utilisation durable des forêts, et les pays tropicaux à assurer un partage équitable de ces nouveaux flux financiers avec les populations dont les moyens d’existence dépendent des forêts.

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Photo: Gary Dunning / The Forests Dialogue

C’est l’une des principales recommandations de The Forest Dialogue (TFD) dans “Investing in REDD-plus” (Investir dans REDD-plus), lancé aujourd’hui. Ce document reflète un consensus exceptionnel des parties prenantes : secteur privé, organisations environnementales et scientifiques, peuples autochtones et communautés dépendantes des forêts, qui se sont réunies dans un cycle de dialogues intensifs cette année.

« Dans le secteur forestier, le consensus entre acteurs très divers est rare,” » constate Stewart Maginnis, Directeur du Programme Forêts de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « Les recommandations lancées aujourd’hui définissent une feuille de route opportune pour le financement de stratégies de réduction d’émissions de CO2 liées aux forêts ; elles montrent que REDD-plus peut lutter contre le changement climatique de façon rentable, tout en ayant d’autres effets avantageux pour les peuples autochtones, les communautés locales et la biodiversité ».

REDD-plus devrait être conçu comme un mécanisme axé sur la performance, permettant de réduire réellement les émissions de CO2 en combattant la déforestation et la dégradation des forêts, ainsi qu’au moyen de mesures de conservation, de gestion durable des forêts et d’amélioration des stocks de carbone. Une démarche par étapes permettra à REDD-plus d’agir contre les principales causes de la déforestation selon les circonstances spécifiques à chaque pays.

« Les activités des différentes phases de REDD-plus devraient être évaluées non seulement sur la base de l’évolution du stockage du carbone, mais également selon des indicateurs sociaux, environnementaux et financiers, » dit Roberto Smeraldi, Directeur d’Amis de la Terre – Amazonie, Brésil.

Chaque phase de REDD-plus devrait être financée au moyen d’un portefeuille de ressources financières permettant d’utiliser de façon coordonnée et optimale les marchés et les fonds, ainsi que d’autres sources de financement.

« Etant donné l’échelle des enjeux et afin d’assurer un financement stable à REDD-plus, nous devons dépasser le débat « marchés ou fonds de financement », dit James Griffiths, Directeur exécutif du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable. « Une approche flexible, axée sur un portefeuille de différentes sources de financement et une coordination solide des donateurs sont indispensables ».

« Nos membres craignent qu’un grand nombre d’acteurs forestiers aient mis leurs espoirs dans le REDD, alors que la véritable question c’est de concevoir un REDD-plus capable de donner des résultats même sous la pression. Nous espérons y contribuer par nos recommandations », explique Gary Dunning, Directeur exécutif de The Forests Dialogue.

REDD-plus devrait être sous-tendu par une gestion forestière transparente, inclusive et responsable, fondée sur une participation locale. Des mesures de sauvegarde doivent assurer une participation équitable et des mécanismes de distribution pour les peuples autochtones et les communautés locales, ainsi que la conservation de la biodiversité.

« La réforme de la gouvernance des forêts nécessite des partenariats forts fondés sur le respect des droits et la participation active des peuples autochtones et des communautés locales », dit Carlos Crex, de l’organisation Sotz´il de peuples autochtones du Guatemala. « Les questions liées à la propriété et à l’occupation des terres, ainsi que les autres droits de propriété et ceux du carbone doivent être éclaircis ».

Le rapport de TFD “Investing in REDD-plus” rappelle le besoin urgent d’établir des réglementations financières et des normes comptables claires. Il propose aussi la création d’un organisme mondial de surveillance afin de suivre et de promouvoir les activités liées à la comptabilité du carbone et la vérification des performances par rapport aux mesures de protection sociale, environnementale et financière.

« Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue pour mettre au point des contrôles internationaux solides et des mécanismes de suivi pour les activités de REDD-plus. L’expérience acquise en matière de gestion et de déboursement de fonds pour le développement dans des pays difficiles, des années de travail de suivi du carbone, des mécanismes d’information et de certification forestière représentent déjà une solide base de départ », rappelle Chris Knight, Directeur adjoint Durabilité et Changement climatique, PricewaterhouseCoopers LLP. « Les débats en cours doivent tirer des enseignements des systèmes existants et impliquer le secteur financier, afin de mettre en place un mécanisme financier et un marché futur où l’on pourra investir, attractif pour les grands marchés des capitaux ».

Plus de 100 acteurs ont participé à cette initiative en collaboration, coordonnée par TFD et ayant pour but de créer un mécanisme international efficace permettant d’aborder les enjeux climatiques, sociaux et de biodiversité liés à la déforestation.

Texte complet des recommandations : https://www.iucn.org/downloads/investing_in_redd_plus_en_tfd_recommendations.pdf
Résumé:
https://www.iucn.org/downloads/investing_in_redd_plus_en_executive_summary.pdf.  
Disponible en anglais, français et espagnol.

Pour plus d’informations ou pour des entretiens, veuillez contacter :

  • Brian Thomson, IUCN Media Manager, mob. +41 79 721 8326 (Suisse), mob +668 0446 3563 (Thaïlande), courriel: brian.thomson@iucn.org (à Bangkok)
  • Sarah Horsley, Relations presse UICN, tél +41 22 999 0127, mobile +41 79 528 3486, courriel sarah.horsley@iucn.org (en Suisse)

Notes pour les rédacteurs

REDD-plus porte sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, la conservation environnementale, la gestion durable des forêts et l’amélioration des stocks de carbone. Le programme devrait avoir des effets positifs multiples sur le plan environnemental et social, dont la conservation de la biodiversité, la remise en état de services écosystémiques, par exemple la protection des bassins versants, ce qui à son tour contribue à l’adaptation au changement climatique, et un partage équitable des avantages pour les populations autochtones et les communautés locales.

Les dialogues du TFD qui ont abouti à ces recommandations ont été rendus possibles grâce au soutien de l’Agence norvégienne de coopération au développement (NORAD), le Secrétariat d’Etat suisse aux Affaires Economiques (SECO), le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD), Intercoopération, l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le World Resource Institute (WRI), la Banque Mondiale et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

A propos de l’UICN

L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure.

L’UICN œuvre dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques, de l’énergie, des moyens d’existence et lutte en faveur d’une économie mondiale verte, en soutenant la recherche scientifique, en gérant des projets dans le monde entier et en réunissant les gouvernements, les ONG, l’ONU et les entreprises en vue de générer des politiques, des lois et de bonnes pratiques.

L’UICN est la plus ancienne et la plus grande organisation mondiale de l’environnement. Elle compte plus de 1 000 membres, gouvernements et ONG, et près de 11 000 experts bénévoles dans quelque 160 pays. Pour mener à bien ses activités, l’UICN dispose d’un personnel composé de plus de 1 000 employés répartis dans 60 bureaux et bénéficie du soutien de centaines de partenaires dans les secteurs public, privé et ONG, dans le monde entier.
www.iucn.org

A propos de The Forests Dialogue (TFD)

The Forest Dialogue (TFD) regroupe des personnes venant de différents milieux et régions et œuvrant pour la conservation et l’utilisation durable des forêts. Grâce à une vision partagée des enjeux forestiers issue de leurs propres dialogues, les membres de TFD travaillent ensemble dans un esprit d’équipe, de confiance et d’engagement. Ils pensent que leurs actions et leurs liens devraient servir de catalyseur pour mettre en place un consensus élargi sur les questions forestières et encourager des initiatives constructives, lancées par différents acteurs et menées en collaboration, permettant d’améliorer l’état et la valeur des forêts.

Depuis deux ans, TFD a organisé sept dialogues internationaux avec la participation de plus de 375 dirigeants provenant de différentes parties prenantes : peuples autochtones, propriétaires de forêts familiales, investisseurs, chercheurs, OIG, ONG environnementales et sociales, syndicats, secteur privé, investisseurs dans les secteurs forestier et du carbone, distributeurs, représentants des gouvernements. En octobre 2008, cette démarche a abouti à l’élaboration d’une déclaration de consensus, Beyond REDD (Au-delà du REDD). Depuis, TFD a axé ce processus de dialogue sur les éléments d’un mécanisme de financement et de mise en œuvre du REDD. Le consensus issu de cette initiative a servi de base aux recommandations présentées dans ce document.

www.theforestsdialogue.org  

Le Conseil Mondial des Entreprises pour le Développement Durable (WBCSD)

Le WBCSD regroupe quelques 200 sociétés internationales unies par leur engagement commun en faveur d’un développement durable au moyen de la croissance économique, la protection de l’environnement et l’équité sociale. Nos membres viennent de plus de 36 pays et 22 grands secteurs industriels. Nous bénéficions également d’un réseau mondial d’environ 60 conseils nationaux et régionaux et d’organisations partenaires comprenant au total quelques 1000 dirigeants d’entreprises. Les activités du WBCSD reflètent sa conviction que le développement durable est un atout pour les entreprises et que les entreprises sont un atout pour le développement durable.

www.wbcsd.org