Communiqué de presse | 02 Fév, 2011

Rwanda – Restaurer la nature pour assurer la prospérité future

Les plans du gouvernement rwandais pour restaurer les milieux forestiers détruits et promouvoir le développement national sont la preuve d’un réel engagement politique visant à répondre à la dégradation des écosystèmes et à remédier à ses impacts sur les populations rurales pauvres, dit l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). L’UICN appelle instamment les autres pays à tenir compte du potentiel que représentent des forêts saines pour une croissance économique durable.

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Photo: IUCN Photo Library © Jim Thorsell

Le Rwanda a connu récemment une croissance économique relativement forte, mais il reste l’un des pays les plus pauvres et les plus densément peuplés de la planète, avec 320 habitants au km2, dont 85% tirent leur subsistance de la culture de terres dégradées. Dans les années 1990, le Rwanda a perdu 50% de sa couverture forestière en raison d’une agriculture non viable et de conflits armés. Les écosystèmes en fonctionnement, qui assurent de nombreux services et de nouvelles possibilités d’emploi, sont au cœur de l’initiative nationale de reboisement, lancée aujourd’hui au Forum des Nations Unies sur les forêts.

« L’annonce que fait aujourd’hui le Rwanda est l’engagement le plus important que peut prendre un pays pour restaurer ses milieux naturels dégradés : investir dans la nature et sortir sa population de la pauvreté », dit Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN. « Si d’autres pays suivent cet exemple, nous pourrions assister aux premiers pas de la plus grande initiative de restauration de l’environnement naturel que le monde ait jamais vue, nous rapprochant ainsi de notre objectif : mettre en place une économie mondiale plus verte. »

L’initiative de restauration des milieux forestiers du Rwanda a pour but d’inverser, d’ici 2035 et au niveau de l’ensemble du pays, la tendance actuelle à la dégradation des sols, de l’eau, des terres et des ressources forestières. Le gouvernement rwandais, l’UICN, le Secrétariat du Forum de l’ONU sur les forêts et d’autres acteurs vont travailler ensemble afin d’assurer une production agricole durable, un développement économique sobre en carbone, un approvisionnement adapté en eau et en énergie, et de nouveaux moyens de subsistance pour les populations rurales. La préservation du riche patrimoine de faune et de flore sauvages du pays, dont le gorille des montagnes en danger critique d’extinction, fait aussi partie de l’engagement.

« Les actions passées peuvent avoir un effet profond sur les vies humaines et sur l’environnement, comme nous le voyons partout dans le monde », dit Jan McAlpine, Directeur du FNUF. «Cependant, ce qui rend le cas du Rwanda exceptionnel, c’est la volonté du pays de reconstruire la vie des gens, de remettre en état leurs terres et de montrer au monde qu’il est possible de restaurer des écosystèmes endommagés. »

Des données récemment publiées indiquent qu’il y a près de 1,5 milliards d’hectares de forêts dans le monde ayant un potentiel de restauration. Celui-ci est particulièrement important en Asie et en Afrique, qui comptent chacune près de 500 millions d’hectares disponibles pour la restauration, et ceci sans impact sur les activités agricoles.

« Nous voulons faire en sorte que notre environnement puisse sustenter durablement toutes les activités économiques définies comme les principaux moteurs de l’économie nationale », dit Stanislas Kamanzi, Ministre rwandais des ressources naturelles et de l’environnement. « Nous avons besoin de l’aide d’experts, renforcée par nos connaissances locales, pour élaborer des stratégies pour les ressources naturelles et l’environnement et traduire l’engagement politique existant dans des actions de terrain concrètes et rapides. »

D’après l’UICN, la restauration à grande échelle des forêts mondiales aura des effets positifs très importants dans le monde entier, notamment la réduction du CO2 atmosphérique, la contribution à l’éradication de la pauvreté et la sauvegarde de la biodiversité.

Porte-paroles :
Stewart Maginnis, Directeur de l’environnement et du développement, UICN, stewart.maginnis@iucn.org
Carole Saint Laurent, Conseillère principale pour les politiques de la forêt, UICN, carsaintl@bellnet.ca

Pour plus d’informations ou pour des entretiens, veuillez contacter:
Borjana Pervan, Relations média UICN , tél. +41 798574072, borjana.pervan@iucn.org 
Brian Thomson, Relations média UICN, tél. +41 797218326, brian.thomson@iucn.org 
Daniel Shaw, Communication forêts UICN, tél. +41 22999168, daniel.shaw@iucn.org