Article | 17 Nov, 2021

The Restoration Initiative: Une histoire de Chine

Améliorer la santé et les services des fermes forestières d’État chinoises grâce à la restauration des forêts et des terres

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Photo: TRI China

Toutes les forêts ne se ressemblent pas. Ceux parmi nous qui ont eu l’occasion de se trouver dans une forêt ancienne – appelée aussi «forêt primaire» – avec son abondance de plantes, d’animaux et de sols riches, savent qu’il s’agit d’un lieu unique, propice à l’émerveillement. Les scientifiques qui étudient les forêts nous disent que les forêts primaires fournissent davantage de services écosystémiques que les forêts plus jeunes. Elles stockent davantage de carbone, offrent une meilleure résistance aux maladies, aux parasites et aux autres perturbations, et constituent un habitat exceptionnel pour de nombreuses espèces menacées. En outre, les atouts et les caractéristiques des forêts anciennes proviennent non seulement de l’âge des arbres, des plantes et des sols qui les composent, mais aussi de la diversité des arbres eux-mêmes. Les forêts anciennes présentent une plus grande diversité d’espèces d’arbres ainsi qu’une diversité génétique au sein des espèces, et cette diversité engendre la diversité des autres plantes et animaux qui composent l’écosystème forestier.

Les enseignements des forêts primaires sont applicables aux «forêts de production», qui sont les forêts où les arbres sont cultivés et récoltés pour leur bois ou utilisés à d’autres fins. Souvent, les forêts de ce type sont plantées en utilisant seulement une ou deux espèces de valeur pour la production commerciale de bois, avec l’intention de maximiser la quantité de bois qui peut être récoltée. Toutefois, l’expérience a montré que les forêts gérées de cette manière sont particulièrement sensibles aux maladies et autres chocs et, surtout, qu’elles fournissent une gamme beaucoup plus restreinte de services écosystémiques que les forêts dont la gestion vise à imiter les forêts primaires.

Telle a été l’expérience de la Chine, où une immense étendue de terre – environ 8 pour cent de la masse terrestre totale de la Chine – a été consacrée aux SFF. Dans ces SFF, le boisement, c’est-à-dire la plantation d’arbres sur des terres où il n’y avait pas d’arbres auparavant, et le reboisement, c’est-à-dire la plantation d’arbres sur des terres forestières existantes qui ont été épuisées par l’exploitation, ont été réalisés en grande partie en utilisant seulement quelques espèces d’arbres. Si ces pratiques ont contribué à une expansion importante de la couverture forestière du pays, à savoir une augmentation de 81 pour cent de la superficie forestière au cours des dernières décennies5, ces forêts n’ont pas réussi, de manière générale, à fournir une diversité suffisante de services écosystémiques essentiels. De plus, avec le changement climatique qui devrait entraîner une augmentation des pressions, notamment des épisodes plus fréquents de sécheresse, de chaleur et d’infestations parasitaires, on craint que ces SFF ne soient fortement menacées de déclin.

Nouvelles approches de gestion intégrant la RFP

En tenant compte de ces défis, le projet TRI en Chine s’est efforcé d’aider les partenaires gouvernementaux à mettre en place un ensemble ambitieux de mesures pour transformer la gestion des SFF et ainsi améliorer leur santé et les services écosystémiques qu’elles fournissent. Dans les trois sites différents et les sept SFF dans lesquels les activités sont menées, les partenaires s’appuient sur les principes et les meilleures pratiques de RFP et les utilisent pour développer de nouveaux plans de gestion qui préconisent une plus grande diversité des arbres cultivés, ainsi que des pratiques sylvicoles et autres qui génèrent un ensemble plus large de services écosystémiques.

La SFF de Huangtuliangzi est un exemple de cette évolution. Située au nord-ouest de Pékin, elle joue un rôle important dans la réduction des effets sur la capitale des tempêtes de sable venant du désert proche. Dans le cadre des nouveaux plans de gestion, cette SFF pilote sera gérée de manière à fournir un ensemble diversifié de services, notamment la conservation de l’eau et des sols, la production de champignons comestibles et le tourisme qui bénéficiera d’une plus grande facilité d’accès et des améliorations apportées à un parc forestier situé sur la ferme forestière. Pour atteindre ces objectifs, celle-ci a été divisée en plusieurs zones correspondant à des paysages et à des microclimats distincts (par exemple, l’abondance des précipitations, la composition du sol et l’altitude), et une variété beaucoup plus grande d’arbres et d’arbustes plantés sera cultivée en fonction de leur adéquation à l’environnement local.

Des participants réticents devenus partenaires actifs de la RFP

Si, au départ, certains responsables et membres du personnel de la SFF étaient hésitants et un peu sceptiques quant à la faisabilité et aux avantages de la modification des plans de gestion de la ferme forestière, ils ont finalement été convaincus.

Comme le dit Liu Jing, responsable du projet TRI: «Nous avons été agréablement surpris et fiers des changements opérés par le personnel de la SFF. Au début de la phase d’apprentissage de la RFP, les techniciens, déconcertés, ne disaient rien. Mais après une année de partenariat, ils ne se contentent plus d’assimiler des informations, ils participent activement à l’élaboration des nouveaux plans de gestion de la ferme forestière et ont fourni de nombreuses idées précieuses en cours de route. En outre, certains membres du personnel ont pris l’initiative de partager leurs expériences avec des praticiens d’autres SFF. Il s’agit d’une contribution précieuse, que nous espérons voir se développer davantage dans les mois à venir.»

«Nous avons beaucoup appris grâce à ce projet», a déclaré Chi Mingfeng, le directeur de la SFF de Huangtuliangzi. «Par le passé, les principaux indicateurs pour la gestion de la SFF étaient la croissance et la superficie des forêts. Aujourd’hui, nous avons appris de nouvelles techniques, notamment comment surveiller l’érosion des sols, le ruissellement de surface, les taux d’oxygène dans l’eau, la fragmentation des habitats, et trouver des solutions à ces problèmes. L’une des techniques les plus intéressantes est l’utilisation de la simulation numérique pour prédire la croissance future des forêts sous différents modèles de gestion, ce qui est vraiment utile.»

 


This story is from TRI Year in Review 2020